NouvelleGauche38

Je vous propose aujourd’hui un témoignage tout à fait poignant et au coeur de l’actualité sur la situation de notre système  de santé :

Romans le 18 octobre 2008

Au professeur de médecine, quelques mots…

Le lien de solidarité que je tisse avec les services hospitaliers est celui du service public auquel je suis également rattaché pour une autre mission.

Soigner les populations en souffrance est l’un des piliers de notre démocratie tant soit peu qu’elle place l’humain au centre de son ambition politique. Entretenir la santé est un acte de liberté, d’égalité et de fraternité inscrit au fronton de notre République, car il contribue à l’intégrité physique, psychique et morale de la personne et indispensable à son épanouissement. Que l’homme libre grave dans sa mémoire qu’il est collectivement responsable de sont devenir et qu’à ce titre il ne peut déroger à l’obligation de soin, d’aide à autrui et au respect de son environnement.

Serment, connaissances médicales et grande expérience au quotidien sont l’évidence même que les femmes et les hommes du service public hospitalier français doivent rester le cœur et les poumons de notre système de santé publique. Que celles et ceux qui, comme moi en sont les heureux bénéficiaires, évaluent justement et humblement l’intérêt personnel et souvent vital qu’ils tirent de cette action régalienne de l’Etat. Aucune médecine à caractère privé ne permet une organisation aussi équitable, basée sur l’application de la connaissance des sciences humaines et sociales au service du plus grand nombre. Associé au principe de répartition, l’hôpital est un formidable vecteur social où la fraternité prend son sens dans l’égalité de traitement.

Chaque jour elles et ils en démontrent la puissance par l’exigence, l’efficacité et la dextérité médicale, dosés de réalisme scientifique, de simplicité et d’abnégation. Chaque jour elles et ils en démontrent la générosité et la cordialité par une pertinente attention professionnelle et une vraie compassion emprunte de douceur fraternelle. La sympathie profonde, d’un sourire à peine caché par ici ou d’une vigueur rassurante par là pour tenter d’apaiser la douleur et l’impatience, sans jamais s’en foutre. Au-delà du métier, de chirurgien, de médecin, d’agent de surface ou celui du corps des infirmières et soignantes (métaphore incontournable) se cache, se dissimule et parfois s’entraperçois la lueur de l’espérance, leur « humanisme ».

Mon séjour s’achève très positivement après que le professeur et son équipe d’hospitaliers se soient concrètement penchés sur mon anatomie et réparés ma défaillance arrivée aux limites du vital.

La société est quelquefois misérable à l’endroit de notre hôpital public, elle le nie avant la souffrance des siens, le glorifie à leurs rémissions et l’ignore une fois la vitalité retrouvée.

Je ne suis pas spécialiste de la santé publique ni de son patrimoine mais pour autant je ne pratiquerai pas l’ignorance une fois retrouvée ma vitalité. Je me pose la question de savoir de qu’elle façon, le petit militant politique de gauche puisse rendre à César, ce qui lui appartient vraiment, sinon de plaider pour un cadre hospitalier digne de ce nom.

Comment peut-on laisser travailler les professionnels de l’hôpital Edouard Herriot dans les conditions matérielles actuelles ? Je crois savoir que les grands hôpitaux ne sont pas en retard sur le plan médical et comparent souvent, entre meilleurs mondiaux, les prouesses de leur discipline. Je tire d’autan mon chapeau que ces résultats, sont obtenus, notamment à E. Herriot, dans des locaux sans âge à peine fonctionnels et fourmillant d’une nuée de blouses blanches et d’habits bleus qu’un manège à flux tendu, exploite jusqu’à l’injustice sociale.

Faut-il que l’hôpital public, comme la haute finance bancaire, implose, au risque d’entraîner une augmentation brutale de la mortalité (comme une canicule meurtrière) avant que l’Etat soudainement conscient, découvre quelques milliards comme par magie ? (Ils attendent encore les ventilateurs !)

Le moment est venu en France et certainement en Europe d’établir durablement la bonne proportion entre actions publiques et marchés privés sans que concurrence soit faussée pour autan et apaiser enfin, avec harmonie, une société devenue exigeante et économiquement irrationnelle.

Cher Professeur, à vous, à votre équipe et aux agents hospitaliers d’E. Herriot, ma respectueuse cordialité et au-delà de mon soutien, toute ma reconnaissance.

Christian BAIZET

Ce qui se passe aux USA et ce qui pourrait se passer en France, ne peut que nous interpeler – ci-dessous un excellent article de l’un de nos militants de la Drome, dénonçant cet état de fait :

La débâcle économique entraînée par le laissé aller et l’outrecuidance des professionnels de la finance mondiale, pose questions. 

Les gouvernances des Etats, tous continents confondus, peuvent-être considérées co-responsables dans la mesure de leur complaisance et dans le fait que les organisations internationales (FMI, BMI et autres G7…) auxquelles ils adhèrent, n’ont jamais décidé de réguler les marchés au profit de la nature humaine et de son environnement planétaire.

Les subprimes ont généré aux Etats Unis un désarroi social sans précédent, pire qu’en 1929. Qui des grands médias s’en préoccupe ? Qui nous explique ce que sont devenus ces millions de gens expulsés par les banques ? Où logent-ils ? Comment vivent-ils ?

La faillite des banques et autre grande compagnie d’assurance américaine ont fait l’objet d’une immédiate nationalisation allant à l’encontre du dogme libéral pourtant âprement soutenu par un gouvernement fédéral où les dirigeants et les grands actionnaires se confondent. 

L’argent du contribuable américain ne sert plus seulement à l’intérêt public (éducation, santé, justice…) mais à revitaliser les petits et gros porteurs d’actions et autre « boursicoteurs » du secteur privé en transférant leur dette sur les comptes publics.

Comment accepter que la responsabilité de quelques piètres dirigeants financiers devienne ainsi une charge financière supplémentaire pour les redevables et les consommateurs, déjà victimes des subprimes pour certains à qui s’applique une « double peine ».

La nationalisation des établissements financiers a t-elle des conséquences pour les milliers de salariés concernés ? Combien feront l’objet de licenciement direct ? Combien deviendront des emplois publics à la charge de l’Etat américain donc du contribuable et pour combien de temps ?

 Le Président Sarkozy fait sien du modèle libéral américain. Compte t-il aider les banques françaises qui se trouveraient prochainement en difficulté à cause de mauvais placements de leurs traders sur les marchés financiers mondiaux ? Est-il toujours subjugué par ce modèle libéral et continuera t-il à nous le vendre comme celui porteur d’espérance pour les Européens donc pour les Français ? 

Comment le Président Sarkozy peut s’engager à compenser le manque de liquidité bancaire et le surcoût des taux d’emprunt qui pénalisent déjà les investisseurs et bâtisseurs français et plus largement ceux du secteur Europe dont il est depuis peu le Président ? 

Le Président Sarkozy ne craint-il pas que les charges des Etats, leur surendettement respectif et les prix à la consommation ne soient les seules voies utilisées pour colmater les mauvais coups des spéculateurs financiers ? Comment la BCE va réagir ?

Son indépendance va-t-elle continuer à narguer les orientations politiques et les besoins sociaux de l’Europe en s’interdisant toute régulation sur les marchés et appliquer à la lettre le dogme de la concurrence libre et non faussée ? Quelles règles faut-il prendre immédiatement au niveau de l’Europe et de chaque Etat membre, pour éviter l’évolution de la crise ?

Comment faire pour respecter cette concurrence libre et non faussée au moment ou l’Etat américain finance une part mondiale, non négligeable, du marché concurrentiel de l’assurance et des banques d’affaires ?  A ces questions sans réponse du clan libéral à l’horizon tristement obscurci, comment porter notre regard sur le monde ?

En soutenant à juste titre le projet d’urgence sociale, d’urgence écologiste et d’urgence démocratique porté entre autre par l’économiste de gauche Pierre Larrouturou.

Après avoir dressé, sans complaisance, une analyse socio-économique qui avertissait déjà d’un probable effondrement de l’économie ultra libérale, il trace les perspectives d’un plus juste partage des richesses et montre pédagogiquement la direction à suivre et précise concrètement les actions à mener. L’horizon se pourpre d’espoir, celui d’un monde apaisé, d’une société humanisée en harmonie avec son environnement.  www.nouvellegauche.fr Cliquez sur l’histoire d’une autre vie possible.

C’était donc hier au soir à Voiron, la présentation des contributions : 10 au total dont votre serviteur pour Urgence Sociale de Pierre Larrouturou –

Plus de 100 militants étaient présents (salle comble, il manquait des chaises). Quelques personnalités avaient fait le déplacement comme : Louis Mermaz pour Ségo, Michel Destot pour Bertrand et Marylise Lebranchu pour elle-même.

voici dans son intégralité le discours de la présentation Urgence Sociale :

Chers Camarades, 

Ce soir je ne vais pas vous faire de grands discours, d’une part parce que vous en avez assez entendu et d’autre part parce ce que ce n’est jamais avec de grands discours que nous avons gagné et vous le savez bien ! 

Au niveau local, si nous gagnons des villes à chaque élection, ce n’est pas avec des grands discours. C’est parce que nous apportons des réponses concrètes aux attentes de nos concitoyens et ce n’est certainement pas Michel qui va me contredire.   

Par contre si au niveau national, nous accumulons les défaites, c’est parce que depuis trop années, nous n’apportons plus aucune réponse concrète. Hélas. Sur aucun sujet.  

Croyez moi de toutes les contributions, la contribution Urgence sociale signée par Pierre Larrouturou et quelques 780 militants, est la plus concrète.

Voilà à titre d’exemple le retour fait par Julien de Saint Martin d’hères : « Je m’appelle Julien et je suis militant à la section de Saint Martind’Hères. J’ai été convaincu par la contribution "Urgence Sociale" quej’ai trouvé bien ancré dans le monde, profondément socialiste et trèsambitieuse. Bref, tout ce qu’il faudrait au PS. »  

Alors ce soir mon objectif est de vous inciter à lire la contribution de Pierre car seule sa lecture pourra je l’espère vous convaincre comme elle a convaincu Julien et tant d’autres.  

Notre point de départ, c’est la gravité de la crise sociale et en particulier le déséquilibre qui se creuse entre ce qui va aux salaires et ce qui va aux bénéfices dans la richesse du pays.   En 25 ans, la part des salaires dans le PIB a reculé de 11 points. C’est considérable.  Cette année, quelques 200 milliards d’euros vont aller aux bénéfices alors qu’ils iraient aux salariés si on avait gardé l’équilibre qui existait au début des années 80.  

200 milliards d’euros qui vont aux bénéfices au lieu d’aller aux salariés. C’est vraiment énorme !  

Et l’évolution est la même au Japon, en Allemagne et dans tous les pays occidentaux. Ce qui montre que Sarkozy ment, IL MENT, quand il dit que les problèmes de pouvoir d’achat viennent des 35 heures.  Ce n’est pas à cause des 35 heures que le pouvoir d’achat stagne. C’est à cause du chômage et de la précarité.  

Quand vous avez 3 millions de chômeurs et des millions de précaires, même ceux qui ont un emploi stable sont « tirés vers en bas ». Quand il y a 3 millions de chômeurs, qui peut aller voir son patron pour exiger une augmentation ? Personne !  

Dans beaucoup d’entreprises, la négociation sur les salaires se réduit à « si tu n’es pas content, tu peux aller voir ailleurs ». Qui ne l’a pas entendu au moins une fois !  

Voilà pourquoi, à nos yeux, la priorité absolue est de lutter radicalement contre le chômage et la précarité.  

Certaines contributions ne consacrent qu’une page  à la question du travail et des salaires. Nous, nous lui consacrons 15 pages. 

   Alors me diriez vous, comme le propose certain, pourquoi ne pas relancer la croissance ?  Et bien la Croissance : parlons en !  Quand on voit l’évolution de la croissance en France sur les 40 dernières années, on a du mal à croire que la croissance va revenir et va régler tous les problèmes.    

Nous, nous pensons qu’on ne peut pas se contenter d’attendre le retour de la croissance. Bien sur, il faut investir dans la formation et dans la recherche. Mais il est urgent, ABSOLUMENT URGENT, d’inventer un nouveau contrat social pour lutter contre le chômage et faire remonter les salaires et les retraites.   

Loin des vœux pieux, nous faisons 20 propositions concrètes pour prendre le problème dans sa globalité : voici quelques unes des questions qui nous abordons  propositions à l’appui : 

Que peut faire l’Europe pour empêcher le dumping social de la Chine ? C’est l’idée des montants compensatoires sociaux et écologiques. 

Que peut faire l’Europe pour empêcher le dumping de la Pologne ou de l’Estonie ? c’est l’idée d’un Traité de convergence sociale que nous avons rédigé avec le soutien de 400 personnalités issues de 9 pays de l’Union.  

Que peut faire l’Europe pour investir davantage dans la recherche et l’innovation ? C’est l’idée d’un impôt européen sur les bénéfices… 

Que pouvons-nous faire en France pour tripler le budget du logement ? C’est l’idée d’activer le Fonds de Réserve des Retraites et de l’utiliser pour construire des logements (comme aux Pays Bas) plutôt que de le laisser investi sur des marchés financiers qui menacent de s’effondrer… 

Nous travaillons trop,  résultat d’une croissance au ralenti, d’une productivité sans égale avec pour conséquence le chômage et la précarité pour de plus en plus de personne – Saviez vous que l’insee estimait à 1,6 millions d’emploi créés, l’impact de la généralisation de la semaine de 4 jours sur la base de l’expérience réussie dans pas moins de 400 entreprises ?  – 1,6 Millions d’emploi à temps plein Ceci n’est que quelques exemples des propositions que nous faisons  

A cette urgence sociale pour l’immense majorité, s’ajoute une autre urgence pour nous socialistes : changer le fonctionnement de notre parti.  Nous devons changer nos pratiques pour redevenir un parti de masse et faire des propositions concrètes aux français et à nos partenaires européens. Nous proposons en particulier :
– la mise en place d’un calendrier de travail crédible synonyme d’un projet socialiste vivant.

– l’instauration du mandat unique sans attendre des mesures législatives.

– la limitation du poids des élus dans toutes les instances pour redonner une place aux militants

– l’utilisation d’Internet comme un outil de structuration du débat permettant la  consultation plus régulière des militants.
Les dysfonctionnements du parti que nous constatons aujourd’hui ne peuvent être balayés d’un revers de la main. Nos victoires ou nos défaites dépendront des réponses que nous serons capables d’y apporter.
Alors, Cher(e)s camarades, prenez le temps, c’est le moment, de lire notre texte Urgence Sociale qui détaille l’ensemble de nos propositions et qui sera la base de notre motion pour le congrès. Je vous remercie de votre attention.